Un peu d’histoire

La présence humaine sur le territoire de la commune est attestée dès l’époque préhistorique par la découverte de deux pierres taillées du moustérien (paléolithique moyen) et de quatre sites néolithiques.

Plusieurs découvertes archéologiques (monnaies, objets de parure…) témoignent d’une implantation à l’époque gallo-romaine (sans doute un domaine rural). Une fibule au cavalier (broche), datant du Bas-Empire romain (IIIe-IVe siècles de notre ère), conservée au musée de Besançon, reste la plus belle trouvaille archéologique sur la commune.

Situé au Moyen-âge entre l’imposant château de Corcondray et la motte féodale de Mazerolles, Villers-Buzon est partagée entre plusieurs seigneurs, ceux de Corcondray, Montferrand, Vaux, Mazerolles et les seigneurs ecclésiastiques du chapitre métropolitain de Besançon et de l’Ordre des Templiers puis de Malte. Le village est mentionné en 1096, mais les documents restent rares jusqu’au XVIe siècle, le bâti le plus ancien date de cette époque : la maison dite Maurivard (à l’angle de la place et de la route de Besançon avec cartouche daté 1543) et la ferme restaurée par la commune en 2013-2015.

La partie la plus ancienne de l’église, le chœur avec son portail latéral, surmonté des armoiries de la famille de Saint-Claude, serait du début du XVIIe siècle, l’église est consacrée à saint Ferréol et saint Ferjeux. Le modeste clocher en fer blanc recèle une des plus antiques cloches du département, datée de 1400 environ, qui proviendrait peut être de l’abbaye de Corcelles-Ferrières.

Les guerres du XVIIe siècle ruinent Villers-Buzon comme tous les environs, surtout l’effroyable guerre de Dix Ans (1635-1644). La population est décimée par les épidémies (peste), la famine, les destructions et l’exil. Il n’y a plus que 38 habitants à Villers-Buzon en 1657. Après l’annexion de la Franche-Comté par la France en 1678, la reconstruction s’opère, le village se repeuple pour atteindre son apogée en 1810 avec 239 habitants. Les anciennes fermes sont construites progressivement entre 1650 et 1850, la nef et la sacristie de l’église datent du XVIIIe siècle, mais le village reste dépendant d’une autre paroisse, Dannemarie jusqu’en 1789 puis Corcondray : pas de curé au village, mais depuis 1789, une école avec un maître ou une maîtresse. Le village vit de la culture des céréales et de l’élevage laitier, la fromagerie de la Chevrousotte atteint un certain renom pour sa production de cancoillotte et de beurre. La viticulture occupe une place remarquable jusqu’à la fin du XIXe siècle, elle est alors victime de la crise du phylloxera et de la concurrence des vins méridionaux, il en subsiste toutefois quelques vignes et des noms de lieux.

Le village a bénéficié de la création de deux fontaines en 1831 et 1843 (architecte Vieille), l’électrification est effectuée en 1926, l’adduction d’eau en 1957, la construction du réseau d’égouts a été réalisée entre 1995 et 2004.

Villers-Buzon a payé un lourd tribut pendant la Première Guerre mondiale, sept jeunes hommes y ont laissé la vie, d’autres aussi se sont bravement battus et les séquelles sont restées durables. Malgré l’absence de victimes directes, la Seconde Guerre a également provoqué des traumatismes, prisonniers longtemps absents, privations et difficultés liées à l’occupation, combats de la Libération.

À partir du milieu du XIXe siècle, un déclin démographique se produit, accentué ensuite par les deux guerres mondiales, la population se réduit à 85 habitants en 1921 et 70 en 1946. L’essor de l’après-guerre (baby-boom) et la proximité de Besançon favorisent un redressement qui s’accentue dans les années 1980 puis après l’an 2000 pour dépasser les chiffres de l’époque Napoléon et l’urbanisation récente a permis de franchir le cap des 350 habitants.